Cityleaks ou quand Cologne a des fuites de spray

Publié le par Sébastien Martineau

Cologne prête ses murs en ce moment à la première édition du festival international d'art urbain Cityleaks. Comment ça se présente un festival de street art? On pourrait penser que ce n'est pas la forme d'expression la plus adaptée pour un festival, organisé, encadré... C'est en tout cas ce que je me suis dit quand j'en ai entendu parler.

Mais en même temps, ce type d'événement permet d'éveiller l'intérêt autour du street art. Pour la première semaine, les organisateurs s'étaient donc arrangés pour repérer des surfaces disponibles - surtout dans le quartier d'Ehrenfeld - négocier avec les propriétaires des bâtiments concernés et même prévoir du matériel pour les artistes de street art invités, qui n'avaient plus qu'à se mettre au travail, sans craindre d'être interrompus, si ce n'est par les passants curieux. Je n'ai malheureusement pas pu me déplacer à Cologne cette semaine-là pour tenter de les prendre sur le vif. Je me suis rattrapé hier.

Verdict : je n'ai pas réussi à tout voir (mais on trouve un bon aperçu sur le site de Cityleaks) mais globalement, j'ai trouvé que ça tenait souvent plus de la fresque murale un peu trop proprette, que ça manquait un peu du côté fait à la sauvette. J'ai tout de même été impressionné par certains artistes, notamment le duo Herakut, dont on voit le mur ici.

Cologne---Street-art 3930

C'est particulièrement fort au niveau de l'utilisation de la couleur. Il y a une variété de nuances assez incroyables, qui donne une vraie épaisseur aux personnages, avec un côté un peu crado que je trouve sympathique. On se rend mieux compte sur un plan plus rapproché.

Cologne---Street-art 3931

Parmi les artistes invités, une bonne partie sont allemands, dont quelques-uns de Cologne (Rakaposhii, le collectif Captain Borderline...), mais on trouve aussi des gens venus d'Amérique latine (Rodrigo Branco, Inti), des Etats-Unis, d'Espagne, de France...

Les organisateurs ont mis en place des visites guidées, en vélo ou à pieds, pour découvrir les œuvres éparpillées dans la ville. Et des vernissages, lors desquels, du coup, l'art cesse un peu d'être urbain pour se retrouver en intérieur.

Quoi qu'il en soit, le résultat est doublement positif : d'une, ces artistes bénéficient d'un bonus d'attention, de deux, leur créativité a contaminé les murs de Cologne, même au-delà de ce qui était prévu. Et moi j'aime les murs qui ont des trucs à dire.

D'ailleurs, si vous ne l'avez pas encore fait, prenez le temps de voir le pseudo-documentaire de Banksy, Exit Through the Gift Shop. On y voit des mecs qui ont une vraie réflexion sur leur art, même si on ne sait jamais trop à quelle sauce on est en train d'être mangé.

Pour finir, je profite de Cityleaks pour vous proposer tout un tas de photos de street art faites depuis début 2010. Au programme : Space Invader, El Bocho, Rakaposhii et d'autres....

Publié dans Oh! de Cologne

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